Le Post-it : une petite invention pour une grande révolution dans la formation DYS !

Si vous me suivez depuis le début, vous savez à quel point je suis passionnée par la formation sur les troubles DYS. Préparer des contenus, animer des ateliers, créer des supports pédagogiques adaptés… c’est mon kif, et c’est aussi un défi constant. Alors lorsque dans le cadre de la Farandole de Blogs, Claire du blog Sciences Ludiques a posé la question « Quelle invention a révolutionné la pratique de ta passion ? » La réponse s’est imposée : l’invention révolutionnaire, c’est le Post-it ! Oui, ce petit carré de papier coloré, si anodin en apparence, a transformé ma manière de travailler et d’interagir.

Mais avant de vous expliquer pourquoi le Post-it® est mon allié indispensable, laissez-moi vous raconter une histoire, celle de sa naissance inattendue. Car, comme souvent avec les grandes innovations, celle-ci est le fruit du hasard et d’une bonne dose de persévérance… et d’un chant dominical !

Tout comme j’aime connaître l’histoire des inventions, j’aime aussi connaître l’origine des phénomènes naturels. C’est pour cela que j’apprécie particulièrement l’article sur la formation des nuages du blog Sciences Ludiques.

L’histoire à rebondissements du Post-it

Imaginez un peu la scène. Nous sommes en 1974, et Arthur Fry, un scientifique de 3M, est frustré. Très frustré. Pourquoi ? Parce que les signets en papier qu’il utilise pour marquer les pages de son livre de chants (oui, Arthur était aussi choriste !) tombent sans cesse. Le drame du signet baladeur, vous connaissez ? C’est à ce moment précis qu’une idée lumineuse jaillit dans son esprit. Mais pas n’importe quelle idée : l’idée de réutiliser une invention… qui n’avait jamais vraiment trouvé sa place.

Remontons quelques années en arrière, en 1968, toujours à 3M mais dans un autre laboratoire. Un autre chercheur, Spencer Silver, travaillait sur un adhésif ultra-fort. Sauf que… il a créé tout l’inverse ! Son adhésif était si peu collant qu’il ne pouvait rien fixer de manière permanente. Il adhère légèrement, on peut le décoller et le recoller sans laisser de traces. Bref, pour l’époque, c’était un échec retentissant. Silver, déçu, présenta sa découverte à ses collègues, mais personne ne vit l’intérêt d’une colle qui ne collait pas vraiment.

Sauf Arthur Fry. Ce fameux dimanche, alors qu’il pestait contre ses signets fugueurs, il se souvint de l’invention « ratée » de Silver. Et si cet adhésif à faible adhérence pouvait être appliqué sur un morceau de papier pour créer un signet qui collerait sans abîmer les pages, et qui serait repositionnable à l’envi ? Bingo ! L’idée était née.

Sérendipité : capacité, aptitude à faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité (scientifique, pratique). Dictionnaire Le Robert

Il a fallu encore quelques années de développement, de tests (et de moqueries, car personne ne voyait l’utilité d’un bout de papier auto-adhésif !) pour que le Post-it®, tel que nous le connaissons aujourd’hui, voie le jour. C’est en 1977 qu’il a été lancé commercialement sous le nom « Press ‘n Peel ». Après un démarrage très lent, aujourd’hui c’est un fort succès. De l’échec d’un adhésif à l’utilité quotidienne d’un simple bout de papier, il n’y a parfois qu’un pas, ou plutôt… un signet qui ne tombe plus !

Le Post-it, mon meilleur ami dans la préparation de formations DYS

Maintenant que vous connaissez la genèse rocambolesque de notre cher Post-it®, vous comprenez peut-être mieux pourquoi il a conquis mon cœur de formatrice atypique.

Les lectrices et les lecteurs ont apprécié l’article sur « La formation, ma passion »

L’organisation, maîtresse de la clarté

Préparer une formation sur les troubles DYS, c’est un travail de fourmi. Il faut structurer le contenu, définir les objectifs pédagogiques, choisir les exemples pertinents, penser aux illustrations, aux exercices… C’est une matière riche, complexe, et il est crucial d’être le plus clair et concis possible, surtout quand on s’adresse à des enseignants ou autres accompagnants qui découvrent ces sujets.

C’est là que le Post-it® entre en scène ! Pour moi, il est l’équivalent dynamique d’une carte mentale. Chaque Post-it représente une idée, un point clé, un exemple précis. Je les colle sur un grand tableau blanc ou même directement sur mon bureau. Je peux les déplacer, les réorganiser, les regrouper par couleur. Chaque couleur peut représenter un thème, une notion spécifique aux DYS, un type d’exercice, etc. Cela me permet de visualiser le flux de la formation, de m’assurer que les transitions sont fluides, que rien n’est oublié et que l’ordre logique est respecté. Fini les notes éparpillées et les idées qui se perdent ! Le Post-it® est mon chef d’orchestre silencieux.

La flexibilité, au service de l’adaptation

Le Post-it®, c’est la flexibilité incarnée. Et quand on parle de troubles DYS, la flexibilité est essentielle. Chaque personne est unique, chaque situation est différente. Lors de mes formations, il est fréquent que de nouvelles questions surgissent, que des besoins spécifiques soient exprimés par les participants. Grâce à mes Post-it®, je peux ajuster ma planification en temps réel.

C’est aussi pour cela que j’aime utiliser TRELLO®. Le fonctionnement de cette application me fait penser aux Post-it®. Pour en savoir plus, lisez l’article que je lui consacre en cliquant ici

Un participant pose une question qui nécessite d’approfondir un point ? Hop, j’ajoute un Post-it® avec l’idée d’une explication complémentaire ou d’une ressource à partager. Un sujet prend plus de temps que prévu ? Je peux facilement réorganiser la suite ou reporter certaines notions pour une session future. Cette adaptabilité est précieuse, elle me permet de coller au plus près des attentes de mon public et de rendre la formation véritablement utile.

Le Post-it, un outil d’animation interactif

Au-delà de la préparation, le Post-it® est un formidable outil d’animation lors des sessions elles-mêmes. Il brise la monotonie, encourage la participation et rend les échanges plus dynamiques.

Le brainstorming créatif

Lorsqu’on aborde des sujets comme les adaptations pédagogiques pour les élèves DYS, les Post-it sont parfaits pour les séances de brainstorming. Je demande aux participants d’écrire leurs idées, leurs solutions ou leurs questions sur des Post-it®, puis de les coller sur un tableau. Cela permet à chacun de s’exprimer sans interruption, de visualiser collectivement les propositions, et de les regrouper par thèmes. C’est une façon très visuelle et inclusive de faire émerger des solutions, particulièrement pour des profils qui pourraient être plus à l’aise avec l’écriture et le mouvement qu’avec la prise de parole en grand groupe.

L’interactivité au service de la mémorisation

Je l’utilise aussi pour des exercices d’association ou de classification. Par exemple, je peux donner des Post-it® avec des signes de dyslexie, de dyspraxie, de dyscalculie, et demander aux participants de les classer sous les bonnes catégories. C’est un moyen ludique et concret de renforcer la compréhension et la mémorisation des caractéristiques de chaque trouble. L’acte de manipuler, coller et déplacer les Post-it active différentes aires du cerveau, favorisant ainsi un meilleur ancrage des connaissances.

Le feedback instantané

Enfin, le Post-it® est un excellent outil pour recueillir des retours instantanés et anonymes. À la fin d’une séquence ou d’une journée de formation, je demande aux participants d’écrire sur un Post-it® :

• « Ce que j’ai appris »
• « Ce que j’ai aimé »
• « Mes questions restantes »
• « Ce qui m’a surpris.e »

C’est un moyen simple et non menaçant d’évaluer la compréhension, de repérer les points qui nécessitent d’être clarifiés, et de m’ajuster pour les prochaines sessions. C’est un peu ma boussole pour m’assurer que je suis sur la bonne voie.

En conclusion, qui aurait cru qu’une colle qui ne colle pas et un signet qui ne tombe plus donneraient naissance à une invention aussi précieuse ? Le Post-it®, avec sa simplicité déconcertante, a apporté une révolution silencieuse dans ma manière de partager ma passion pour les troubles DYS. Il est la preuve qu’il ne faut pas toujours une technologie numérique pour transformer nos pratiques, mais parfois, juste un petit carré de papier coloré avec le bon adhésif.

Nota Bene : Cet article n’est pas sponsorisé par 3M, entreprise propriétaire de la marque “Post-it”.

Et vous, quelle est l’invention qui a révolutionné votre passion ? N’hésitez pas à partager vos idées en commentaire !