20 ans de la loi de 2005 : Des avancées pour nos enfants DYS, mais encore des défis

20 ans de la loi de 2005 : Des avancées pour nos enfants DYS, mais encore des défis

La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a marqué un tournant en reconnaissant les droits des personnes en situation de handicap, y compris celles avec des troubles DYS.

Présentation de la loi 

L’objectif principal de la loi de 2005 est de garantir l’égalité des droits et des chances pour toutes les personnes en situation de handicap, y compris celles avec des troubles DYS. La loi dite du handicap apporte des évolutions pour répondre aux attentes de ces personnes dans cinq grands domaines

  • La compensation
  • La scolarité
  • L’emploi
  • L’accessibilité
  • Les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH)

La loi prend désormais en compte les quatre familles de handicap :

  • Moteur
  • Sensoriel
  • Cognitif
  • Psychique

Je vous invite aussi à lire l’article “Comment rendre visible l’invisible ?”

Les troubles DYS, bien que ne figurant pas explicitement dans la loi, sont considérés comme des handicaps cognitifs et bénéficient donc de ses dispositions.

Pourquoi les troubles DYS sont considérés comme un handicap ?

Les troubles DYS, comme la dyslexie ou la dyspraxie, sont considérés comme des handicaps car ils entraînent des difficultés significatives dans l’apprentissage et la vie quotidienne. 

Ces difficultés peuvent limiter la participation de ces personnes à la vie sociale et professionnelle, et les empêcher de réaliser pleinement leur potentiel.

La constellation des 6 troubles DYS

Les troubles DYS correspondent donc parfaitement à la définition du handicap, car ils constituent bien une altération durable des fonctions cognitives

La loi n°2005-102 garantit donc aux personnes avec des troubles DYS :

  • Le droit à l’éducation
  • L’accès à la formation professionnelle
  • L’accès à l’emploi
  • La compensation du handicap

En résumé, la loi de 2005 reconnaît que les personnes avec des troubles DYS ont besoin d’un soutien spécifique pour s’épanouir et participer pleinement à la société. Elle leur garantit des droits égaux et vise à réduire les obstacles qu’elles peuvent rencontrer.

Des avancées grâce à la loi de 2005

La loi du 11 février 2005 a marqué une avancée significative pour les personnes atteintes de troubles DYS, en reconnaissant leurs droits et en mettant en place des dispositifs pour favoriser leur inclusion :

  • Reconnaissance des troubles DYS comme un handicap : La loi a clairement défini ce qu’est un handicap, incluant ainsi les troubles DYS. Cette reconnaissance a permis de sortir ces troubles de l’ombre et de les considérer comme une réalité vécue par de nombreuses personnes.
  • Droit à l’éducation inclusive : La loi garantit le droit à une scolarisation inclusive pour tous les enfants, y compris ceux atteints de troubles DYS. Cela signifie qu’ils ont le droit d’être scolarisés dans une école de leur quartier et de bénéficier d’aménagements pour suivre les cours.
  • Mise en place d’accompagnements personnalisés : La loi a favorisé le développement de dispositifs d’accompagnement scolaire tels que les Auxiliaires de Vie Scolaire (aujourd’hui AESH LIEN) pour apporter une aide personnalisée aux élèves en situation de handicap, notamment ceux avec des troubles DYS.
  • Sensibilisation des professionnels : La loi a incité à une meilleure formation des enseignants et des professionnels de santé sur les troubles DYS, permettant ainsi une meilleure identification et prise en charge de ces difficultés.
  • Promotion de l’accessibilité : La loi a mis l’accent sur l’accessibilité pour tous, y compris les personnes avec des troubles DYS. Cela concerne l’accessibilité aux bâtiments, aux informations, aux outils numériques, etc.

En résumé, la loi de 2005 a posé les bases d’une meilleure prise en charge des personnes atteintes de troubles DYS en France. Elle a permis de faire reconnaître leurs droits, de favoriser leur inclusion et de développer des outils pour les accompagner au mieux dans leur parcours de vie.

Cependant, il reste encore des défis à relever.

Les défis restants

En 2017, devant une salle comble à l’Hôtel de la Collectivité Territoriale de Martinique, je faisais le rêve que DYS ne soit plus synonyme de parcours du combattant. J’aurais aimé écrire aujourd’hui qu’être parent d’un enfant DYS est un long fleuve tranquille… mais ce n’est pas le cas.

Allocution de Magali Henriol intitulée "Je fais le rêve que DYS ne soit plus synonyme de parcours du combattant"
Cliquez sur l’image pour lire mon allocution

Des défis persistent, comme la difficulté d’obtenir tous les aménagements nécessaires, le manque de formation des professionnels, ou encore les inégalités d’accès aux soins.

Ci-après une liste non exhaustive des défis restant à relever :

  • Une application inégale : Si la loi est un cadre important, son application varie beaucoup selon les territoires et les établissements.
  • Des besoins spécifiques non toujours couverts : Les besoins des enfants DYS sont parfois méconnus ou sous-estimés.
  • Un manque de formation : Certains professionnels ne sont pas suffisamment formés sur les troubles DYS, ce qui peut entraîner des difficultés d’identification et de prise en charge.
  • Tous les enseignants ne sont pas suffisamment formés pour accompagner les élèves DYS.

Tout comme Élise du blog Optimisme Cool, je me demande “Et si c’était l’école le problème ? Et pas nos enfants neuroatypiques !”

  • Manque de moyens : Les ressources financières et humaines ne sont pas toujours suffisantes pour mettre en œuvre tous les aménagements nécessaires.
  • Et dans le monde professionnel : Encore trop peu d’aménagements et d’adaptations pour les salariés DYS dans les entreprises et les administrations.

Conclusion

En tant que parents, nous devons continuer à nous mobiliser pour faire connaître les droits de nos enfants et défendre leurs intérêts.

La loi de 2005 est un outil précieux pour améliorer la vie des enfants DYS et avec de la persévérance, des progrès sont encore possibles.


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